La fièvre est l’un des principaux motifs d’inquiétude pour les parents, notamment par peur des convulsions fébriles.
Pourtant, dans la majorité des cas, la fièvre n’est pas dangereuse en elle-même. Seuls environ 3 à 5 % des enfants ont une prédisposition génétique aux convulsions fébriles, surtout entre 9 mois et 5 ans. Pour la plupart des autres enfants, il est conseillé de respecter la fièvre et de ne chercher à la faire baisser qu’en cas de réel inconfort.
À quoi sert la prise en charge de la fièvre ?
Les mesures physiques ou médicamenteuses n’ont qu’un objectif :
➡️ soulager le malaise de l’enfant, qui peut se manifester par :
- pleurs,
- irritabilité,
- grognon,
- douleurs,
- fatigue importante, abattement…
C’est à vous, parents, d’observer votre enfant et de repérer ces signes avant de décider d’intervenir.
La fièvre n’est pas une maladie en soi mais un symptôme, c’est-à-dire la conséquence d’une cause qu’il faut identifier.
La consultation chez le médecin a pour but de rechercher cette cause afin de proposer un traitement adapté.
Ce qu’il vaut mieux éviter
Certaines pratiques ne font qu’augmenter l’inconfort de votre enfant et sont peu efficaces :
- bains trop frais,
- application de serviettes mouillées,
- packs de glace…
Ces méthodes ont un effet limité et passager, et peuvent rendre l’enfant encore plus mal à l’aise.
Il faut aussi accepter que le comportement de votre enfant fébrile ne soit pas forcément lié au chiffre de la température : un enfant à 39°C peut parfois être plutôt bien, tandis qu’un autre, à 38°C, peut être très abattu. C’est surtout la cause de la maladie qui conditionne son état général.
Comment mesurer la température ?
- La mesure rectale reste la plus fiable chez le jeune enfant.
- Les autres méthodes (axillaire, frontale, auriculaire…) peuvent être utiles mais leur précision est moindre.
Recommandations pour gérer la fièvre
- Ne pas diaboliser la fièvre : l’objectif n’est pas de la faire baisser à tout prix.
- Les principaux médicaments contre la fièvre (antipyrétiques) autorisés chez l’enfant sont :
- l’aspirine (avec précautions d’emploi),
- l’ibuprofène (à éviter en cas de diarrhée, et contre-indiqué en cas de varicelle),
- et surtout le paracétamol, généralement privilégié pour son efficacité et son faible risque d’effets indésirables.
En règle générale :
- privilégiez le paracétamol seul (monothérapie),
- avec des prises espacées (souvent toutes les 6 heures, selon l’avis de votre médecin et la notice).
Aucune étude n’a démontré l’intérêt d’alterner ou d’associer plusieurs antipyrétiques pour traiter la fièvre.
À retenir : on ne traite pas un thermomètre, on traite un enfant.
En dehors de quelques situations particulières (terrain génétique à convulsions, fièvre associée à une hypoxie comme dans certaines bronchiolites, consigne spécifique donnée par le médecin qui connaît votre enfant), décidez de traiter uniquement après avoir évalué l’état général de votre enfant.
Quand donner un médicament ?
- Si votre enfant est calme, allongé, un peu fatigué mais globalement bien :
👉 proposez-lui à boire régulièrement, ne le couvrez pas trop, et ne donnez pas systématiquement de médicament. - S’il est très gêné, plaintif, geignard, collé à vous, visiblement inconfortable :
👉 vous pouvez lui donner en première intention du paracétamol, en respectant les doses et les intervalles indiqués par votre médecin ou la notice.